Quand on est responsable politique, on est responsable.

Quand on est responsable politique, on est responsable

« On ne pense pas à soi, on ne pense pas à sa petite carrière, on ne pense pas à la suite, on pense aux Français avant tout. »
Aurore Lalucq, présidente de la commission parlementaire européenne des affaires économiques et monétaires, l’a rappelé sur France Info le 19 novembre 2025.

Cette phrase devrait tomber sous le sens. Et pourtant, aujourd’hui, elle paraît presque contre-intuitive.

Parce qu’évidemment, un responsable politique devrait être exemplaire.
Parce qu’il n’est pas normal d’imaginer un élu ou un futur élu condamné, même si la loi ne l’interdit pas formellement.
Les exemples ne manquent pas : Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, qui tente un retour sur la scène politique au sein d’un parti qui dit lutter contre les violences faites aux femmes.
Et, à l’autre bout du spectre, ceux qui trouvent injuste de disqualifier Marine Le Pen de la course présidentielle, alors même qu’elle a été condamnée pour détournement de fonds publics européens à hauteur de plus de 4 millions d’euros. Certains vont jusqu’à estimer qu’elle devrait garder ses mandats, que « la justice n’a pas à décider ».
Mais une personne condamnée pour avoir organisé un véritable braquage institutionnel, cela n’interroge vraiment personne sur ses capacités à gouverner un pays ?

On parle souvent de « soft skills » ; l’honnêteté, normalement, ne devrait même pas être un sujet, juste un prérequis.
Et Aurore Lalucq le rappelait en évoquant la crédibilité internationale de la France, fragilisée par les errements budgétaires de Messieurs Macron et Le Maire, dont les déclarations sur l’état des finances publiques se sont révélées plus qu’optimistes.

Il y a aussi cette incohérence permanente : reprocher aux politiques d’être « tous pourris » tout en trouvant incompréhensible qu’un ancien président de la République puisse aller en prison pour avoir reçu 6 millions d’euros du régime libyen en échange d’une tentative d’amnistie d’un haut dignitaire, condamné en France à la perpétuité pour l’attentat du vol UTA DC-10 (170 morts, dont 54 Français).
Là, on est dans le sommet du panier, dans les affaires qui font la une.

Mais la politique, ce n’est pas seulement ces figures nationales.
Dans chaque parti, il y a des élus locaux, des cadres, des militants qui font vivre les structures au quotidien.
Alors la question demeure : ces cadres sont-ils responsables ?
Font-ils réellement passer l’intérêt général avant tout ?

Cela n’engage que moi, mais j’ai tendance à en douter de plus en plus. Je vois beaucoup de personnes occupées à se placer, à sécuriser un mandat, un poste, et beaucoup moins prêtes à réellement travailler.
Cela varie évidemment selon les partis, leur taille, leur histoire, leur rapport au pouvoir.
Mais peut-on entraîner des électeurs sans convictions ?
Peut-on animer des militants sans valeurs, sans exemplarité ?

Quand on s’engage en politique, on doit être responsable.
Et cette responsabilité vaut pour tous les niveaux d’engagement, du plus modeste au plus exposé.
La politique, c’est beau. C’est grand. C’est la promesse, concrète, de changer la vie des gens. Et cette promesse mérite qu’on ne déçoive pas.

Parce que si la confiance s’effondre, ce ne sont pas seulement les élus qui en paient le prix : ce sont les citoyens qui se détournent, qui se lassent, qui se mettent en colère.
Et pour la démocratie, ce n’est jamais une bonne nouvelle.

Auteur-ice

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