Le Parquet national financier a requis ce mardi 16 décembre le renvoi devant le tribunal correctionnel de onze personnes dans le dossier de la rétractation de Ziad Takieddine, intermédiaire au cœur de l’enquête sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. Parmi les mis en cause figurent, outre Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni-Sarkozy et Michèle Marchand dite Mimi Marchand, communicante et dirigeante de l’agence photo Bestimage. Le juge d’instruction décidera s’il y a lieu d’organiser un procès.
Le PNF demande que Nicolas Sarkozy soit jugé pour association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée, ainsi que pour recel de subornation de témoin. Pour Carla Bruni-Sarkozy, le parquet requiert un renvoi pour association de malfaiteurs, tout en sollicitant un non-lieu partiel sur le recel de subornation. Pour Mimi Marchand, les chefs visés incluent la subornation de témoin et l’association de malfaiteurs, auxquels s’ajoute une association de malfaiteurs en vue de corrompre des personnes exerçant des fonctions juridictionnelles au Liban.
L’information judiciaire porte sur les conditions du revirement de Ziad Takieddine à l’automne 2020, lorsqu’il déclarait sur BFMTV et dans Paris Match que Nicolas Sarkozy n’avait pas bénéficié d’un financement libyen, avant de revenir ensuite sur cette position. Décédé en septembre 2025, Ziad Takieddine avait notamment soutenu en 2016 avoir convoyé 5 millions d’euros entre Tripoli et Paris fin 2006 et début 2007.
Carla Bruni-Sarkozy est soupçonnée d’avoir demandé fin 2019 une ligne téléphonique non officielle, utilisée dans des échanges attribués à Michèle Marchand. Cette dernière s’était rendue à Beyrouth mi-octobre 2020 pour l’entretien de rétractation. Le PNF vise aussi David Layani, patron d’Onepoint, pour complicité de subornation de témoin et association de malfaiteurs, après des versements à Bestimage pour des prestations contestées. Noël Dubus et Arnaud de la Villesbrunne sont également concernés, notamment sur le volet libanais.
L’affaire s’inscrit en arrière-plan dans le calendrier du dossier principal. Condamné le 25 septembre 2025 à cinq ans de prison dans le volet du financement libyen, Nicolas Sarkozy doit être rejugé à partir du 16 mars 2026 suite à son appel.