Drones suspects au-dessus de Copenhague : le Danemark dénonce une attaque « contre une infrastructure critique ».

Drones suspects au-dessus de Copenhague : le Danemark dénonce une attaque « contre une infrastructure critique »
Aéroport de Copenhague © Tanathip Rattanatum

Contraint de fermer durant plus de trois heures après le survol prolongé de plusieurs drones de grande taille, l’aéroport de Copenhague a été plongé dans le chaos lundi soir. Les autorités danoises, qui estiment avoir eu affaire à un « acteur compétent », n’ont pour l’heure identifié aucun responsable.

L’incident a provoqué l’annulation de cent vols et le déroutement de trente et un autres, affectant près de 20 000 passagers. Des files d’attente interminables se sont formées devant les comptoirs de l’aéroport, tandis que la fermeture, décidée à 20 h 30, n’a été levée qu’après minuit. L’aéroport d’Oslo, en Norvège, a également été brièvement paralysé par des observations similaires.

Mardi, la Première ministre Mette Frederiksen a dénoncé « la plus grave attaque contre une infrastructure critique » que son pays ait connue, soulignant que le phénomène s’inscrivait dans une série plus large d’incidents visant les aéroports européens, entre cyberattaques, incursions aériennes et survols suspects. Les services de renseignement (PET) parlent désormais d’une « menace de sabotage importante », évoquant une stratégie visant à tester la réaction des autorités plus qu’à provoquer des dégâts immédiats.

Selon Jens Jespersen, responsable de la police de Copenhague, trois ou quatre drones de grande taille ont été repérés. Les forces de sécurité ont choisi de ne pas les abattre : « Il faut réfléchir très soigneusement avant de neutraliser un drone de cette taille au-dessus d’une zone dense, avec des avions, du carburant et des habitations à proximité. » Les appareils semblaient provenir de directions différentes et pourraient avoir décollé d’un navire, l’aéroport étant situé sur la côte de l’Øresund, entre le Danemark et la Suède.

Si l’Ukraine a rapidement accusé la Russie d’être à l’origine de cette opération, aucune preuve n’a, pour l’heure, été fournie. Les autorités danoises se gardent pour l’instant de désigner un coupable, mais estiment que l’opération pourrait constituer un entraînement destiné à mesurer la capacité de réaction de Copenhague.

Épaulée par l’armée et les services de renseignement, la police danoise poursuit son enquête en coopération avec ses homologues norvégiens.