À Gaza, la guerre ne freine pas les calculs des investisseurs. Révélé par le Washington Post, un plan de « reconstruction » de 38 pages, présenté à la Maison-Blanche par des proches de Donald Trump et de Benyamin Netanyahou, propose de transformer le territoire en zone franche ultralibérale.
Le projet, baptisé Great Trust, prévoit le déplacement forcé d’une partie des 2,5 millions d’habitants et le confinement des autres dans d’immenses « zones humanitaires ». Gaza serait placé dix ans durant sous la tutelle d’un conseil d’administration mêlant capitaux privés et pétromonarchies, sans État ni représentation politique. Les expropriations seraient compensées par des « tokens » blockchain, effaçant tout droit au retour : une version financiarisée de la Nakba.
Le territoire serait redessiné en smart cities clinquantes, « Trump Riviera », « Elon Musk Zone » ou îles artificielles. Sur le papier, 135 milliards investis généreraient 185 milliards de revenus. Il ne s’agit ni plus ni moins qu’un désastre humain converti en business plan.
Face à ce cynisme assumé, l’Égypte et plusieurs pays arabes défendent un plan concurrent, soutenu par 142 États à l’ONU, qui prévoit le retour de Gaza sous autorité palestinienne. Mais face au plan infâme de Trump et Netanyahou, où l’exil et la mort deviennent des actifs financiers, une évidence demeure : sauver Gaza des spéculateurs suppose d’abord de sauver sa population.
