Le bien contre le mal. Nous y sommes.
La guerre finale ?
Mais où sont passés les super-héros censés nous protéger ?
Allez, je vous mets au jus.
Tout a commencé avec l’accusation d’« islamo-gauchisme ». On n’a pas tout de suite compris ce que ça voulait dire. « Gauchiste », ok, ça existe. Mais « islamo » ? On a fini par saisir que ça voulait simplement dire : soutenir des personnes musulmanes stigmatisées. Et, surtout, que c’était devenu une insulte.
Ensuite, la « bien-pensance » a été désignée comme l’ennemi. Puis le wokisme, ce grand péril importé des États-Unis. La plus belle arnaque du siècle. On en a tellement parlé à droite que des foules entières se sont persuadées qu’il y avait une menace. Sans jamais être capables d’expliquer précisément laquelle.
Le wokisme, c’est donc : refuser le racisme, soutenir les personnes LGBTQIA+, lutter contre les discriminations, défendre les femmes. Bref, le mal absolu.
Nous voilà prévenus.
Un Ministre de l’Éducation est même allé jusqu’à commander une étude sur « l’influence du wokisme à l’Université ».
Question : Les universités appliquent-elles trop les lois contre le racisme, l’homophobie et les discriminations ?
Espérons que oui, en effet.
Mais cette offensive-là fonctionne. Aujourd’hui, il est devenu socialement admis de trouver suspectes les personnes qui osent défendre les femmes, les minorités, les vulnérables.
Nous dérangeons.
On nous conseille poliment de « ne pas faire trop de bruit » pendant qu’on nous retire nos droits, un à un — que l’on soit noir, juif, trans, gay, femme, ou juste écolo.
Il ne faudrait pas perturber l’ego fragile des hommes cis de plus de 50 ans à qui on doit laisser le micro. Ils ont tant à dire, eux. Ce qu’on vit, eux ne le vivent pas. Mais est-ce que ça les empêche de vouloir décider à notre place ? Non.
Ce qui les intéresse, ce sont les postes. Les leviers. Le pouvoir que les baby-boomers n’ont pas voulu céder. Et comme en plus la parité leur a « gâché la fête », ils ont décrété que les femmes étaient hystériques. Voilà, c’est leur moment.
La preuve.
Ils ont pu voter sans sourciller contre la taxe Zucman. Parce qu’on ne va quand même pas faire fuir les grandes fortunes. Comment ferait Frédéric Merlin, 233e fortune française, qui veut s’associer à Shein pour inonder les grands magasins du pays ?
Question : Qu’est-ce qui compte le plus pour ces députés ? Les 900 personnes mortes à la rue en 2024 (de 3 mois à 93 ans), dont plus de 30 enfants ?
Ou la tranquillité fiscale des ultra-riches, même lorsqu’ils soutiennent des marques où l’on peut trouver (si personne ne les signale) des poupées de « masturbation » au corps d’enfant, avec « vrai vagin » et « vrai anus » ?
Aux députés qui ont voté contre la taxe Zucman :
Avez-vous lu le rapport Santiago sur l’effondrement de la protection de l’enfance ?
Quel budget supplémentaire y avez-vous consacré ?
Réponse : aucun.
En revanche, pour la Sécurité sociale, vous avez su inventer les « forfaits de responsabilité » : autrement dit, « tu es malade, tais-toi ». Surtout, que les précaires évitent de faire trop de bruit, merci.
Alors dites-nous :
Comment comptez-vous empêcher qu’un enfant meure sur le trottoir ?
Qu’un autre soit prostitué dans un foyer de l’ASE ?
Qu’un autre encore soit abusé, modelé à l’image d’une poupée fabriquée pour satisfaire des adultes ?
À force de tout inverser.
À force de protéger ceux qui n’ont jamais eu besoin de l’être, au détriment de ceux qui devraient l’être absolument.
Vous pouvez nous traiter de woke, de moralistes, de donneurs de leçons.
Ça glisse.
Parce que nous, nous savons distinguer le bien du mal.
Parce que nous avons des valeurs.
Parce que quand un scandale de violences sexuelles éclate dans un festival de musique classique, l’enjeu n’est pas de savoir comment organiser la prochaine édition.
L’enjeu, ce sont les femmes qui y ont travaillé. Celles qui ont subi. Celles qu’on a fait taire.
Nous ne nous laisserons pas intimider.
Nous continuerons à parler.
Et si, finalement, les super-héros… C’était nous ?
Les woke, les bien-pensants, les moralistes. Ceux qui ne craignent pas d’afficher leurs valeurs.
Le bien contre le mal.
Nous, on choisit le bien.