« La France de droite » : quand le récit supplante le réel.

« La France de droite » : quand le récit supplante le réel
@ CHRISTOPHER DOMBRES

De la nomination d’un Premier ministre de droite malgré la victoire de la gauche aux attaques contre le service public, le récit d’une “France de droite” alimente une dérive autoritaire mondiale. Ce n’est pas un constat, c’est une arme.

« Sur les questions écologiques, comme sur les questions de discrimination et sur les questions sociales, il y a beaucoup plus d’opinions qu’on pourrait qualifier « de gauche » –ou en tout cas progressistes – dans la société qu’il n’y en a dans le champ médiatique, observe le politiste Vincent Tiberj , spécialiste en sociologie électorale, dans une interview à Mediapart. Cela pose la question de la capacité du champ médiatique central à représenter la société française dans sa diversité. »

L’affirmation selon laquelle la France serait à Droite ne serait-elle alors qu’un élément de langage visant à décrédibiliser toute opposition à une politique antisociale et anti-écologique au seul bénéfice des plus puissants et, aussi et surtout, à une politique de plus en plus ouvertement raciste et discriminatoire ? Elle a en tout cas servi à justifier par deux fois la nomination d’un Premier ministre de droite, alors que la gauche est arrivée (de peu, certes) en tête des législatives en juillet 2024. Elle a également permis de justifier les procès en irréalisme du programme du NFP, jugé par toute la droite et le centre comme un programme « décroissant », qui mènerait à coup sûr à la ruine de la France… alors qu’il ne s’agissait que d’un programme Keyneséen, tout ce qu’il y a de plus classique. Elle sert aussi à la Bollosphère pour légitimer ses attaques contre le service public, qui serait composé de journalistes « d’extrême gauche », alors que la France, qui serait « de droite », demanderait plus de pluralité. Pluralité qui serait soit disant empêchée sur le service public (ce qui est faux).

Cette « droitisation par le haut » des politiques et des médias (pour reprendre les mots de Vincent Tiberj), qui ne saurait être le reflet réel d’une droitisation des citoyen-nes, n’est pas spécifique à la France. Elle se déploie partout en occident. Comme si l’internationale réactionnaire avait d’ores et déjà contaminé tous nos gouvernements.

Nous sommes tout simplement en train d’assister, en direct et à l’échelle planétaire, à la montée en puissance d’un fascisme de fin des temps. Nous sommes à la croisée des chemins. Deux choix s’offrent à l’humanité :

  • Faire en sorte de s’adapter à l’effondrement climatique (et de le limiter tant que cela reste possible) & au tarissement des ressources, de sauver (il est encore temps !) la biodiversité, et faire preuve de sobriété pour assurer la survie de tous les humains.
  • Instaurer la loi du plus fort et laisser une poignée de privilégiés se partager le monde et ses ressources par la violence, pendant que les autres seront condamnés à la famine, au stress hydrique, à l’extrême pauvreté.

Selon toutes apparences, c’est la seconde option que la droite française a choisi…

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